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Depuis 2021

PRÈS DU CORPS

DESCRIPTION

Broderie progressive de la vêture au moyen d'une machine à coudre sans qualités spécifiques. Matricule : _OT+année+jour_, au verso des pièces, valant titre et signature. Travail en cours dont l'affectation dans le temps est une des dimensions.

Des points de couture, en lignes plus ou moins espacées et régulières, effectuent une "mise à plat" de l'objet choisi. La pièce brodée est ainsi couchée comme toute écriture. La couture dans ce travail aboutit à déconstruire la fonction vestimentaire : le vêtement est plié dans un format plus ou moins rectangulaire, avant d'être brodé sur toute sa surface nouvelle. La broderie n’a pas d’autre fonction esthétique que celle de décrire cette nouvelle géométrie.

Le travail à la machine à coudre, seulement guidée de manière indirecte par la main et le pied, confère à la broderie une dimension passive. Ce travail fait intervenir deux fils : l'un dit de dessus et l'autre de dessous ; ce sont ces deux fils qui permettent d'attribuer à la réalisation un endroit et un envers. Il devient ensuite possible de choisir le recto et le verso de la pièce achevée, à l'instar d'une feuille dont elle prend l'aspect.

Le vêtement peut laisser place au papier et à des matériaux d'emballage usagés : enveloppe de correspondance, papier de soie, sac plastique, notamment. 

BORDURE

De manière générale la fabrication de vêtement constitue une approche du corps nécessairement liée au défaut ; de même le geste couturier donne lieu et temporalité à des états formels non mesurables et plus ou moins stables et provisoires : la tenue serait la question liée à ces états. C'est ainsi qu'une relation pourra se bâtir, au fil des jours et des usages, dans les écarts souvent aussi bien infimes que grossiers entre le vêtement d'une part et le corps et ses représentations d'autre part. Ces multiples écarts, par le fait qu'ils se rendent sensibles d'abord à la peau, permettent de penser les territoires aveugles que la tenue investit(*). Espaces vivants et obstinés à avoir lieu, dont ici la mise à plat — à plates coutures pour ainsi dire — ne saurait être tenue pour ignorante.

(*) Georges Didi-Huberman, La peinture incarnée, p. 7 et 8 :

[...] veste, que je traduis par vesture, mot du XVIe siècle qui prête à écouter tant l’investiture (qui se disait aussi vest) que le vêtement (pour quoi l’on disait, génériquement, veste) ; et celui-ci donne « peau », c’est-à-dire aspect, mais aussi recouvrement, mise au secret. Vestir se dit enfin, à cette même époque, pour « baisser les paupières ».

[SÉLECTION / 100 PIÈCES ENV.]

ASTÈLE 

Voir aussi : attelle, atteler, s'atteler à.

Documentation d'un ensemble de linges relevés au sol lors de la promenade journalière(*). 

Réalisation d'image des linges pliés aux dimensions approximatives de l'appareil : scanner pour documents de format A4. Impression des fichiers images à l'encre noire sur des papiers collectés.

Ceci préfigure la question de la stèle, dont la géométrie approche celle du rectangle, proportion pouvant être utile à l'inscription du corps humain quels qu'en soient le lieu et la méthode. 

(*) cf. ci-dessous

Œuvre documentaire de 18 pièces

Encre, papiers, dimensions variées entre 15 et 50 cm, 2021

Res/REM

Si l'on s'en réfère à l'étymologie, le terme "rien" dériverait d'une forme latine accusative. 

Rien, du latin rem accusatif de res, qui donnera chose ou quelque chose.

Pièces d'étoffes.

Prélèvement, lavage, mise à sécher, rangement.

Travail en cours.

Édition de livre objet en 2023, 14 x 10,7 cm, 1 ex.

PROMENADE journalière dans un trajet urbain, effectué pour rien, et selon le principe du retour sur les pas. La promenade fabrique par son action passive une image inaperçue, aveugle, pourtant exacte, du travail. Elle est appelée à se continuer dans la suite des jours en tant qu'ils sont évidements dans l'étoffe, bordés par une broderie. Depuis 2015, env.

CORRESPONDANCES ET JOURNAUX en cours.

2011 — 2021

TEMENT

Le répertoire ci-après permet d'approcher un territoire d'environ dix années de recherche auprès des nécessités de la tenue, et des questions liées, par le biais d'une particulière attention portée au vêtement. Sa fabrication, sa déconstruction par le biais de découtures, son image, auront été abordées.

L'ensemble des bords de cette approche ne saurait dessiner le contour d'une forme entière répondant aux questions qui se sont posées. Un site internet à lui seul ne pourrait du reste y prétendre. On pourra "essayer voir", dans ce qui se soustrait au langage sans l'amoindrir, le bâti — acception couturière du terme et ses états provisoires — d'une pelure insignifiante d'autre chose qu'elle-même et sa fragilité résistante. Une peau, singulière ou plurielle en chacun des morcellements et la nécessaire déconstruction de la pensée qu'ils appellent, une peau que l'on aura peut-être seulement ornée de termes

[DÉTERMINER   —   DÉTERRER  /  DÉMINER]

COUTURE

DÉCOUTURE  [Culotte]

DÉCOUTURE  [Chemise]

ROBE

CHEMISE  [PAPIER]

IMAGE

2010 — 2011

ÉTUDE DE VÊTEMENT

28 pièces préparatoires aux épreuves du certificat d'aptitude professionnelle de couture flou, session 2011.

I : drap de laine, doublure thermo-collante, craie, fil (1 à 8, 2010)

II : toile de moulage(*), stylo, crayon de papier et marqueur fluorescent, fil (9 à 28, 2011)

Fragments d'un tout inexistant. Chacune des pièces isole une partie du travail permettant d'aboutir à la fabrication de vêtement, dans les règles dites de la couture (par opposition à la fabrication dite industrielle). Selon ces règles le travail se fait à la main et à la machine à coudre.

Mentions manuscrites : nom de la partie étudiée ; le signe "—O—" désigne l'endroit de l'étoffe.

Les fils sont généralement de teinte contrastée pour les besoins de l'étude. Les fils de bâti demeurent, visibles ou non.

ÉTAT D'USURE : Les pièces sont conservées pliées individuellement dans une pochette plastique pour classeur de format A4.

Les pièces en laine, de couleur bleue, sont fragilisées par le temps. Celles en toile de moulage(*) demeurent en bon état.

(*) toile de coton brut non teint, utilisée en atelier au moment de l'opération dite de moulage aboutissant au dessin du patron sur la toile à partir du mannequin aux mesures de la cliente.

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